C’est en 2000, suite à un stage à Barcelone auprès du maître Jose Goicochea, que j’ai intégré la mosaïque à ma pratique sculpturale. Ma recherche, depuis, consiste à réactualiser cette technique millénaire, traditionnellement associée aux métiers d’art, qui a donné des chefs-d’oeuvre tant dans l’Europe médiévale et contemporaine (pensons à Gaudi), que dans l’Amérique précolombienne. Une technique similaire fut, en effet, développée jadis par les Aztèques qui recouvraient de jade, de corail et de nacre des sculptures en bois, dont peu d’exemples subsistent encore aujourd’hui. Plus qu’une révélation et un nouveau moyen d’expression, l’utilisation de la mosaïque et de la sculpture sur bois s’avère pour moi un véritable retour aux sources identitaires et historiques.
Dans mes oeuvres, les matériaux précieux des Aztèques ont été remplacés par des tesselles de verre et de miroir, en référence aux Espagnols qui, lors de la conquête du Mexique, troquaient de la verrerie peu coûteuse et des miroirs avec les Indigènes contre de l’or. Mon travail comporte une part d’ironie historique du fait qu’il s’applique à redonner son lustre et sa préciosité à ces matières pauvres et d’apparence trompeuse, symboles de convoitise.
Tout le potentiel esthétique et expressif du verre (effets de lumière, brillance, scintillement, etc.) est donc mis à contribution à travers des formes-objets de bois façonné dont les surfaces ont été colorées au préalable. Au final, les oeuvres…
Palmier, feuille, fleur, papillon et serpent, comme tout droit sortis d’un éden imaginaire, se font à priori «objets de mémoire». Ces motifs récurrents renvoient bien sûr aux souvenirs personnels, à l’exotisme de mes origines mexicaines et à sa culture millénaire. D’aspect simple et faussement naïf, ces éléments d’une flore et d’une faune réinventées, tout comme la maison, le nuage, etc., puisent pourtant à une culture symbolique populaire et universelle.
